Suivant la chronique locale, les caves de la Robertière hébergeaient la bande de voleurs, commandée par ce fameux héros de Ducray Duminil Roger qui logeait dit-on à Dreux hôtel du paradis. La tradition des anciens veut que, pendant tout l’hiver, on allumât un phare ou lanterne dans le donjon de la Robertière pour communiquer avec celui de la ville de Dreux et que, de ce temps-là, fut fondé à Saint Etienne le couvre feu, que l'on sonnait encore à la fin du dix huitième siècle, depuis Pâques jusqu’à la Saint Remy à 9 heures et depuis la Saint Remy jusqu’à Pâques à 8 heures. Le marguiller chargé de ce soin touchait 5 livres par an.
Là s’est également transmise d’âge en âge, l’ancienne tradition du fantôme de l’homme blanc. Ce fantôme est vêtu d’une robe blanche en forme d’aube sacerdotale. Ses cheveux épars tombent sur ses épaules, son front est ombragé de feuilles, il porte à la main un long bâton ou une gaule. Cette tradition très remarquable est l’emblème exact où le portrait d’un druide, l’homme blanc dit la légende, garde un trésor magique dans les souterrains de la Robardière. Il fait ses apparitions aux plus beaux anniversaires de l’année, aux fêtes de la Vierge et surtout à celles de la conception et de la nativité. Au seul jour de Noël, pendant le chant de la généalogie qui précède la messe de minuit, les trésors sont affranchis de leurs gardiens. Le caveau de fer voit s’ouvrir ses portes formidables, chacun peut entrer et puiser à son aise mais, le chant terminé, malheur à ceux qu’un désir avide y retiendrait car aux dernières paroles de la généalogie, les caveaux se referment subitement, sans laisser passage à un gémissement, à un soupir (voir la Normandie romanesque et merveilleuse par A Bouquet).
Sources : cahier de Joseph AUGER de Marsauceux d'après les annuaires d'Eure-et-Loir